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4 décembre 2005

Le temps qui reste

Sublime.

Je sors de la salle bouleversé. Marqué en profondeur. Incapable d’exprimer le moindre avis. Ozon abandonne son cynisme habituel. Pour la première fois, son protagoniste suit une initiation vers la sérénité. Un film émotionnellement très fort, qui ne tombe jamais dans le pathos ou la fable morale. Un chef d’œuvre à l’accent Bergmanien à voir d’urgence.

Il était dans l’ordre des choses que celle qui avait tourné avec Truffaut, Fassbinder, Visconti, éblouisse aujourd’hui la caméra d’Ozon. Son personnage reçoit une réplique de son petit-fils qui fera date : Avec toi, je peux parler de la mort car tu vas mourir bientôt. Une scène d’une intensité rare comme sait en crée une des plus grandes actrices, Jeanne Moreau, évidemment.

« Comme tous les grands films, Le temps qui reste est pour moi un aveu (…) C’est une prise de risque fantastique d’aller ainsi au plus près de son désir, d’exprimer de la façon la plus absolue son obsession. (…) Pour moi c’est une succession d’aveux sur les rapports familiaux, le refus de la compromission, le refus de soi-disant ne pas faire souffrir ceux qu’on aime … Aimer et être aimé, c’est être présent à la souffrance, être capable de la provoquer ou de la ressentir. »

Jeanne Moreau

184271341

La beauté poignante et dénudée de ce film est là, dans ce secret que le spectateur partage avec le personnage principal et que tous les autres personnages ignorent, dans ce face-à-face laïc, pudique et solitaire avec la mort.
Les Inrockuptibles

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