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On n'est rien qu'une image
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22 octobre 2005

Paris sera toujours Paris

On a roulé toute l’après-midi. Nous avons rejoint Glasgow. Je n’utilise pas le même aéroport, ni la même compagnie pour le retour.  La boucle est bouclée. La parenthèse écossaise va se refermer.   

Il fait nuit. L’autoroute est moderne. L’autoroute est vide. C’est une autoroute au milieu de la nuit.

On se dirige vers l’aéroport de Preswick. C’est résolument trop tôt. Il y a l’appelle de la plage. Nous y succombons, comme les marins à l’appelle des sirènes. C’est le milieu de la nuit. Une douce et fraîche nuit d’automne. La plage est vide. La foule d’estivant, les glaces, les enfants qui font des châteaux de sable, le bruit de la vie, le soleil… tous cela est loin. Il y a simplement l’écho de quelques infrastructures rappelant qu’ici les après-midi, d’été les choses sont bien différentes.

J’ai mon caméscope à la main. Je film Alexis et Sylvain buvant une bouteille de whisky qui finalement ne traversera jamais l’atlantique. Il y a le sable qui s’infiltre dans mes addidas. Il y a la sérénité que procure les vagues, qui viennent mourir sur la jetée. Il y a trois étrangers qui se remémorent leurs vacances. Il y a une caméra qui immortalise l’instant. Soudain, la batterie est vide. Le caméscope s’éteint sur l’infini obscur de la mer.  Nous continuons de marcher et de parler. La fatigue devient cette étrange énergie qui rappelle celle de l’exaltation. Le temps a passé vite. Trop vite ? L’instant est agréable. L’apprécier avec simplicité.

Au loin, nous entendons le bruit de l’aéroport qui commence  à s’animer.

Preswick a des airs d’aéroport du tiers-monde avec ses chaises déchirées. Son infrastructure minimaliste.

Je suis dans l’avion. Je lis. Je me trouve au milieu. D’un côté un jeune homme qui a le teint de la solitude et de l’errance. De l’autre, un gars qui lit un bouquin sur le terrorisme. Je sors mon livre. J’essaye de lire. La fatigue s’installe d’un coup. Je somnole à moitié. Je me perds entre le rêve et la réalité. C’est le décollage, le plus « space » que j’ai vécu. J’ai l’impression que nous avons décollé trois fois. Je me réveille finalement après une bonne demi-heure. Je dors très rarement en avion. Une nuit blanche conjuguée à une semaine de nuit « light » est sans doute pour quelque chose.

Beauvais, j’ai droit à un tampon sur mon passeport. C’est très rare sur le territoire Européens. Vive la France ! Je trouve toujours amusant ces petits souvenirs. Je prends le bus à côté d’un gars qui prend presque les deux sièges et direction Paris. L’arrivée en ville marque la fin de ma fatigue. Paris sera toujours Paris.

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L’après-midi, je retrouve Luc, rencontré à New York, il y a une année. Le meilleur photographe que je connaisse. Il possède un sens aiguisé des couleurs. Sens qui me fait cruellement défaut. J’ai toujours une vision très monochrome. C’est lui, qui, sans le vouloir, m’a convaincu de « passer » au numérique. Sans lui, je serais actuellement dans l’obscurité de ma salle de bain, entrain de développer des photos. Je lui dois une reconnaissance éternelle ;-) Sans numérique pas de blog ! Nous parlons photos et nous visitons des galeries.

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Le soir, je me rends (but premier de mon transit parisien) dans la très belle salle du théâtre Essaïon, pour le concert de Stéphane Corbin. Magnifique ! Après une nuit blanche, je suis à fleur de peau, l’état idéal pour ce sublime concert. Un moment de grâce.

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Merci à Stéphanie pour la photo

Il chante « Evangeline ». Je suis submergé par l’émotion, la beauté cruelle de la déchirure, un tremblement qui né de la moelle, qui se transmets jusqu’au tréfonds de mon être. Il est très rare qu’une chanson me bouleverse à ce point. Fêlure.

Evangeline est habituelement chantée par Marie-Jo Tério qui sera à Beausobre en première suisse le 2 décembre. J'écoute en boucle cette chanson ... J'assume entièrement mon côté fleur bleue !!!!

Evangeline / Michel Conte

Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c'était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche
L'automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons
T'auraient dit que tu étais belle
Évangéline, Évangéline

Mais les Anglais sont arrivés
Dans l'église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire
Évangéline, Évangéline

Alors pendant plus de vingt ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l'Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique
Même si ton coeur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence
Évangéline, Évangéline

Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime
Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage
Évangéline, Évangéline

Devant toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci
Évangéline, Évangéline

Il existe encore aujourd'hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu'à la plaine
Ton nom c'est plus que l'Acadie
Plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom, c'est le nom de tous ceux
Qui, malgré qu'ils soient malheureux
Croient en l'amour et qui espèrent
Évangéline, Évangéline
Évangéline, Évangéline

 

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Commentaires
L
Ah, dire que les gaulois furent les fondateurs de cette ville qui autrefois s'appellait Parisii.. aujourd'hui, mieux connu sous le nom Paris.<br /> <br /> On ne sait pas grand chose de l'implantation gauloise à Paris et l'on peut comprendre que les traces originelles ne sont pas nombreuses ou enfouies sous les nombreuses couches d'histoires, notamment romaines. Ce sont les latins qui vont donner un sacré essor à un modeste camp retranché gaulois. Et c'est du côté des Sénons que l'on trouve de véritables traces urbaines gauloises.<br /> <br /> Après la défaite des gaulois contre Jules César, ce dernier renomma la ville Paris. <br /> <br /> Une petite tranche d'histoire, postée par un québécois désabusé !!
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